La place de la garderie sensorielle dans un accompagnement comportemental
La dernière garderie sensorielle était vraiment différente des autres. Habituellement, le groupe se compose un peu au hasard des inscriptions, bien qu’il puisse être modifié si les chiens présentent des profils non compatibles. Mais pour celle-ci, c’était différent. Marion me contacte car elle pense qu’une garderie sensorielle pourrait aider une chienne sensible à l’environnement, à ses congénères et à l’absence de son humaine. Elle me propose d’y intégrer son propre chien et au vu des besoins, j’y ajoute Orca. On devait s’arrêter là mais finalement, Oppla complètera le groupe au dernier moment. Bien évidemment, Marion reste avec moi sur cette garderie car Utah (la Berger Allemand en suivi comportemental) la connaît et aura besoin d’un repère lors du départ de son humaine.

Nous voilà donc le jour J, avec un temps pas terrible du tout. Orca, Oppla et Shadow font connaissance avant l’arrivée d’Utah ; tout se passe bien. Il faut savoir qu’Orca n’a pas de problématique particulière : elle est bien codée, montre simplement qu’elle n’a pas envie d’interactions. Oppla n’aime pas tellement les interactions et le montre en aboyant. Shadow, quant à lui, a un passé peu plus compliqué : il est sensible et ne parvient pas à ignorer ou à communiquer correctement en présence d’une contrainte (grillage, laisse etc.) mais grâce à l’implication de Marion au quotidien, il est en mesure d’accompagner Utah dans son évolution puisqu’il est joueur et capable de correctement communiquer une fois le contact avec le chien réalisé. Avant que quelqu’un s’exclame qu’on utilise des chiens régulateurs ou je ne sais quoi, ce n’est absolument pas le cas ! Sur cette séance, ils sont présents pour remettre en confiance Utah et les émotions des uns et des autres ont été respectées tout au long du travail : isolement si nécessaire, les rassurer, jouer pour décharger …
Bref, venons-en aux faits ! Nous avons accueilli Utah et son humaine dans un terrain séparé des 3 loulous. Le départ de son humaine est très compliqué pour Utah, Marion se charge de la rassurer puisqu’Utah la connaît. Lorsqu’elle voit les autres chiens, Utah réagit de façon assez brusque bien qu’elle n’ait pas de mauvaise intention. Nous décidons d’intégrer Orca et Oppla dans le terrain avec Utah puisqu’elles n’ont pas l’habitude de réagir fortement lorsqu’elles sont en contact avec d’autres chiens. Effectivement, malgré quelques arrivées un peu brusques d’Utah vers les Golden, tout se passe bien. Cependant, Shadow et Utah ont tendance à monter en pression à travers le grillage. Marion, qui connaît bien son chien, décide de l’isoler complètement afin de faire redescendre les émotions de tout le monde.

Nous en profitons pour laisser Utah prendre les odeurs du centre et passer d’un terrain à l’autre. Elle est toujours en recherche de son humaine mais commence à pouvoir faire des croisements avec les Goldinettes sans aucune réaction. Elle se rapproche également de nous. On sent qu’elle est encore haute en émotions, pas détendue, mais le fait qu’elle vienne nous voir et se promène dans le centre nous rassure. On passe ensuite à la découverte d’Os’moz Beach ! Des croisements avec les Golden, les prises d’odeurs, les contacts avec nous !
Marion ressort donc Shadow qui a pu s’apaiser. On essaie de faire 2 groupes : Shadow et Orca d’un côté avec moi et Oppla et Utah avec Marion. Utah montre des signes d’inconfort jusqu’à ce que Marion se rende compte qu’Utah a besoin de voir le groupe ensemble pour être rassurée. Nous rassemblons donc tout le monde à Os’moz Beach puisque c’est le terrain avec la possibilité pour tout le monde d’évoluer tranquillement. Bingo ! Les chiens commencent à évoluer ensemble, Utah se détend petit à petit et semble même avoir oublié que son humaine est absente.

L’évolution d’Utah a été extra ! Elle s’est détendue, les chiens ont eu de très belles communications entre eux ! Bien évidemment, nous étions présentes pour superviser ces interactions, y mettre un terme avant que les émotions prennent le dessus, initier du mouvement lorsque c’était nécessaire.
Le temps de garderie a été réduit pour Utah. Dans ces moments-là, on est obligé de commencer le travail avec un niveau émotionnel haut tout en veillant à ne pas aller trop loin afin que l’expérience reste positive. Vous savez, cette fameuse zone orange ! Tant qu’on y est ou qu’on arrive à descendre dans la zone verte, c’est bon. Notre travail consiste à accompagner le chien pour qu’il ne franchisse pas la limite où il arrivera en zone rouge. C’est pourquoi, il est important de savoir stopper le travail au bon moment, même si on a envie d’aller encore plus loin. Le respect des émotions est un critère essentiel dans notre métier.
Pour réserver une place en garderie sensorielle, c’est par ici !
Retrouvez l’évolution d’Utah et du groupe dans la vidéo ci-dessous